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jeudi, avril 24, 2025

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À Rabat… une marche d’un million de personnes pour Gaza embarrasse la diplomatie et teste les limites de la protestation populaire

Dans une scène populaire sans précédent depuis des années, une marée humaine a envahi les rues du centre de Rabat, ce dimanche 6 avril, pour exprimer un soutien massif à Gaza et un rejet catégorique de toute forme de normalisation avec Israël. Cette marche, convoquée par le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, a porté une charge symbolique, humaine et politique qui dépasse les slogans pour livrer des messages forts, à l’intérieur comme à l’international.

Mais une question persiste : cette mobilisation populaire peut-elle réellement influencer les décisions pour un cessez-le-feu à Gaza, ou bien risque-t-elle d’envenimer la situation, comme l’affirment certains sur les réseaux sociaux ?

« Le peuple veut la chute de la normalisation »… un message sans ambiguïté

Le cortège a parcouru les grandes artères de la capitale, brandissant drapeaux palestiniens, portraits de martyrs de la résistance – Ismaïl Haniyeh, Yahya Sinouar et Abou Obeïda – et scandant des slogans dénonçant le « génocide à Gaza » et appelant à rompre les liens avec Israël.

Cette manifestation a réuni une mosaïque politique et associative : du mouvement Al Adl Wal Ihsane à la Fédération de la gauche démocratique, en passant par le BDS et plusieurs ONG. Assistons-nous à un véritable consensus national au-delà des clivages ? Ou s’agit-il d’une convergence émotionnelle et conjoncturelle ?

Un élan populaire… mais à quel prix ?

Malgré sa forte charge symbolique, certains slogans ont suscité la controverse, notamment ceux visant le conseiller royal André Azoulay, voire même l’institution monarchique, ce qui est rare dans ce type de mobilisation.

Des voix sur les réseaux sociaux alertent : ces débordements pourraient nuire à la cause palestinienne et servir de prétexte à une restriction future des libertés de manifestation.

D’où cette interrogation : s’agit-il de dépassements condamnables ou d’une expression légitime de la colère populaire ?

Des messages qui résonnent à l’international… et un silence diplomatique ?

Le Dr Ayoub Amghar, médecin marocain récemment rentré d’une mission humanitaire à Gaza, témoigne :
« Ces marches ont un impact moral profond sur nos frères à Gaza. Le peuple marocain a montré qu’il était présent, malgré la distance. »

En revanche, l’absence de réaction officielle soulève des questions : faut-il y voir une stratégie d’apaisement ? Ou une attente calculée en fonction des équilibres régionaux ?

Entre dignité retrouvée et dilemme diplomatique

Pour plusieurs analystes, cette marche pourrait marquer un tournant dans les relations entre l’État et les forces vives de la société. Mais elle pourrait aussi offrir l’occasion de redéfinir un discours officiel plus équilibré, apaisant les tensions internes tout en maintenant les alliances stratégiques.

Conclusion : entre mémoire, dignité et responsabilité

Quelles que soient les lectures, cette marche s’impose déjà comme un jalon dans l’histoire de la solidarité marocaine avec la Palestine. Une nouvelle fois, les Marocains ont prouvé que la Palestine n’est pas seulement une cause de justice, mais aussi une affaire de dignité nationale.

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