La visite du général des renseignements de la Garde civile espagnole révèle une évolution stratégique de la coopération sécuritaire, de la lutte contre le terrorisme à la sécurisation de la Coupe du Monde 2030
Rabat – 23 avril 2025 | Rédaction : Équipe d’analyse sécuritaire
Pour son tout premier déplacement international depuis sa nomination, le général Luis Baleiz Beniero, chef des renseignements à la Garde civile espagnole, a choisi le Maroc. Il a été reçu ce mercredi à Rabat par le Directeur général de la sûreté nationale et de la surveillance du territoire, Abdellatif Hammouchi.
Une visite à forte portée symbolique, qui confirme la solidité du partenariat stratégique entre Rabat et Madrid, à un moment où les menaces transfrontalières — terrorisme, crime organisé, instabilité sahélo-saharienne — s’intensifient de part et d’autre de la Méditerranée.
Pourquoi Rabat d’abord ?
Dans un contexte géopolitique incertain, une question s’impose :
Pourquoi le responsable espagnol a-t-il choisi le Maroc comme première destination ?
Probablement en raison de la fiabilité croissante du modèle sécuritaire marocain, fondé sur l’anticipation, le renseignement opérationnel et la coordination interinstitutionnelle.
Car le partenariat entre les deux pays ne se limite plus à la lutte antiterroriste : il s’étend désormais à la sécurisation conjointe de la Coupe du Monde 2030, coorganisée par le Maroc, l’Espagne et le Portugal. Une perspective qui exige une approche euro-méditerranéenne intégrée de la sécurité.
Vers une nouvelle alliance sécuritaire ?
Les entretiens ont permis d’examiner les mécanismes de coopération existants, les opérations conjointes réussies, ainsi que les perspectives de renforcement de la coordination pour neutraliser les menaces sécuritaires régionales et globales.
Mais une interrogation subsiste :
Sommes-nous à l’aube d’un modèle exportable à d’autres pays de la région ?
Et cette alliance maroco-espagnole peut-elle constituer le socle d’un système de sécurité régionale élargi ?
Sécurité proactive… politique absente ?
Fait remarquable : la coopération sécuritaire avance à pas sûrs, alors que les relations politiques, notamment sur les dossiers migratoires ou économiques, restent en suspens.
La sécurité va-t-elle là où la diplomatie échoue ?
Le ministère de l’Intérieur joue-t-il un rôle de diplomatie parallèle capable de désamorcer les tensions ?
Depuis Rabat, un message à l’Europe ?
En recevant le général espagnol à Rabat, le Maroc envoie un signal clair à ses partenaires européens :
il est bien plus qu’un simple voisin du sud. Il est un allié stratégique fiable, un pivot pour une sécurité partagée et durable.
🔹 Conclusion :
Ce qui n’était autrefois qu’une coopération circonstancielle s’est transformé en un partenariat structuré et stratégique, fondé sur l’anticipation, la complémentarité et la confiance mutuelle.
Il est désormais impératif de développer une vision globale et équilibrée, englobant tous les volets des relations bilatérales.
