Analyse réalisée par la rédaction de « Le Maroc Maintenant », à partir de la lecture de Mounir Lakmani – membre de la diaspora marocaine
À l’occasion du 26e anniversaire de son accession au Trône, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé un discours d’une grande densité stratégique, recentrant avec force les priorités nationales autour d’un principe clair : l’être humain comme finalité de toute réforme et boussole de toute politique publique.
La lecture approfondie proposée par Mounir Lakmani, membre actif de la communauté marocaine à l’étranger, nous permet de relire ce discours à la lumière d’un projet de société en pleine maturation : un Maroc qui mise sur la dignité, la justice, la cohésion et la lucidité géopolitique.
🔹 La main tendue : une sagesse au-delà de la politique
Par des mots d’une rare clarté, le Souverain a réitéré son appel sincère à dépasser l’inertie maghrébine :
« Ma position est claire et constante : le peuple algérien est un peuple frère… J’ai toujours tendu la main à nos frères en Algérie ».
Ce message ne relève ni du conjoncturel ni du calcul diplomatique. Il s’inscrit dans une vision durable de fraternité entre peuples du Maghreb, au nom d’un destin commun. Une main tendue sans conditions, guidée par une responsabilité historique et une volonté sincère de bâtir un grand Maghreb fort et uni, loin des logiques d’affrontement ou de suprématie.
🔹 La question du Sahara : une légitimité fondée sur la confiance
Le dossier du Sahara marocain n’a pas été abordé sous l’angle du triomphalisme, mais dans un esprit de réalisme et de construction durable :
« Nous sommes attachés à une solution consensuelle, sans vainqueur ni vaincu, qui préserve la dignité de toutes les parties ».
Le Roi n’a pas seulement salué le soutien croissant de pays comme le Royaume-Uni ou le Portugal à l’initiative marocaine d’autonomie, mais il a aussi rappelé que ce soutien découle d’une confiance internationale dans la stabilité du Royaume et la crédibilité de ses propositions.
🔹 Justice territoriale : le progrès ne vaut que s’il est partagé
Avec une sincérité rare, Sa Majesté a exprimé une exigence fondamentale :
« Je ne peux être satisfait du développement économique, aussi avancé soit-il, s’il ne contribue pas à améliorer les conditions de vie des citoyens dans toutes les régions ».
C’est un appel clair à mettre fin à un Maroc à deux vitesses. Le Roi revendique une justice territoriale effective, qui intègre pleinement les zones rurales, les provinces reculées et les régions longtemps marginalisées. Un développement équilibré, solidaire, ancré dans les spécificités locales et porté par des programmes territoriaux intégrés.
🔹 Résilience économique : croissance malgré les tempêtes
Dans un contexte mondial marqué par les crises et les aléas climatiques, le Maroc a fait preuve d’une remarquable capacité d’adaptation :
« L’économie nationale a maintenu un taux de croissance important et régulier ces dernières années ».
Le discours a mis en valeur les performances du Maroc dans des secteurs industriels de pointe tels que l’automobile, l’aéronautique ou les énergies renouvelables. L’annonce du projet de ligne à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech illustre une vision de l’infrastructure au service d’une cohésion territoriale renforcée.
🔹 Choix démocratique : renforcer la confiance dans les institutions
Sur le plan politique, le Roi a donné ses hautes instructions pour la bonne préparation des prochaines élections législatives :
« Nous avons donné nos instructions au ministre de l’Intérieur pour ouvrir les consultations politiques avec les différents acteurs ».
Le message est clair : la démocratie marocaine n’est pas une façade, mais un processus en constante consolidation. Le but est de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions et de faire des élections un véritable moment d’adhésion nationale et de renouveau politique.
🔹 Le Maroc de l’Homme : construire la conscience avant le béton
En filigrane de tout le discours, se dessine une philosophie profonde : celle d’un État qui place l’Homme au centre. Loin de toute vision technocratique ou purement comptable, le Roi rappelle que :
« Le progrès ne vaut rien s’il n’est pas ressenti dans les villages reculés,
le développement n’a pas de sens si les inégalités persistent,
et aucune réalisation n’a de valeur si elle ne bénéficie pas équitablement aux citoyens ».
C’est une véritable ingénierie de la conscience que propose ce discours. Un projet de société fondé non sur les apparences, mais sur l’impact. Non sur la quantité des projets, mais sur leur effet humain.
En conclusion :
Le Discours du Trône 2025 n’est pas une simple allocution commémorative. C’est un manifeste politique et moral, un plan d’action pour un Maroc plus juste, plus humain, plus solidaire.
Un Maroc qui ne mesure plus sa réussite au nombre de routes construites, mais à la réduction des fractures sociales.
Un Maroc qui affirme sa souveraineté sans arrogance, tend la main sans faiblesse, et construit l’avenir en mettant l’Homme — dans sa dignité, son espoir et sa voix — au cœur du destin collectif.
