Dans un tournant notable des relations égypto-turques, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a affirmé que sa récente visite en Turquie prépare une nouvelle phase dans les relations entre les deux pays, en particulier dans les domaines de l’économie et du commerce.
Cette déclaration, faite lors d’une conférence de presse conjointe avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, a suscité des questions sur les raisons de ce rapprochement à ce moment précis et sur ses répercussions possibles sur la scène régionale et internationale.
Pourquoi maintenant ?
Les relations entre l’Égypte et la Turquie ont été marquées par des tensions notables depuis la destitution des Frères musulmans en Égypte en 2013. Cette visite est considérée comme un pas important vers la normalisation des relations après des années de rupture et d’accusations mutuelles. Qu’est-ce qui a poussé les deux pays à ce rapprochement maintenant ?
Plusieurs facteurs pourraient expliquer ce changement, notamment les transformations géopolitiques dans la région, où les deux pays font face à des défis communs tels que la crise énergétique, les tensions en Méditerranée orientale et la crise des réfugiés. De plus, il semble que les deux pays cherchent à élargir leur influence économique, surtout dans un contexte de ralentissement économique mondial, rendant la coopération bilatérale plus nécessaire que jamais.
Les impacts économiques et commerciaux
Al-Sissi a indiqué que la visite ouvrira la voie à une nouvelle phase de coopération économique et commerciale. Mais quels sont les secteurs ciblés ? Et comment cette coopération pourrait-elle se traduire par des bénéfices pour les économies des deux pays ?
L’Égypte et la Turquie disposent de capacités économiques considérables, et il est prévu que la coopération couvre des domaines tels que l’investissement dans les infrastructures, l’énergie, l’industrie et le tourisme. Cette coopération pourrait stimuler la croissance économique et créer de nouveaux emplois, mais elle pourrait également nécessiter des ajustements politiques et des mesures réglementaires pour éviter les obstacles potentiels.
La dimension régionale : Syrie et Palestine au cœur des discussions
L’un des sujets centraux des discussions entre Al-Sissi et Erdogan a porté sur la situation en Syrie et en Palestine. Al-Sissi a salué les efforts de la Turquie pour se rapprocher de la Syrie dans le but de parvenir à une solution politique à la crise syrienne, et il a souligné la position commune des deux pays sur la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et de mettre fin à l’agression israélienne en Cisjordanie.
Mais ce rapprochement peut-il vraiment contribuer à des avancées concrètes dans ces questions régionales complexes ? Et ce partenariat reflète-t-il le début de la formation d’une nouvelle alliance capable de modifier les équilibres dans la région ?
Les défis et les perspectives d’avenir
Malgré ces progrès, des défis subsistent qui pourraient entraver ce rapprochement. Les divergences politiques passées et les différences de positions sur d’autres questions régionales pourraient entraver la réalisation d’une coopération pleine et durable. Toutefois, ce rapprochement pourrait également offrir une opportunité pour réaliser des intérêts communs et relever les défis régionaux et internationaux de manière plus efficace.
Les questions demeurent quant à la durabilité de ce rapprochement et à sa capacité à surmonter les divergences passées pour établir une nouvelle ère de coopération stratégique entre l’Égypte et la Turquie.
