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jeudi, avril 24, 2025

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La domination des institutions constitutionnelles : Les nominations royales et l’élargissement de l’influence du pouvoir exécutif

Les récentes nominations royales dans certaines institutions constitutionnelles soulèvent de nombreuses questions sur leur véritable objectif et leur impact sur le paysage politique au Maroc. Alors que certains y voient une étape vers le renouvellement des institutions et leur réforme, d’autres estiment qu’il s’agit d’une tentative d’affirmer davantage le contrôle du pouvoir exécutif sur des institutions chargées du contrôle et de la régulation. Ces nominations sont-elles le signe d’un véritable changement dans la structure de l’État ? Ou ne sont-elles qu’une confirmation de l’hégémonie croissante du pouvoir exécutif sur les institutions politiques et économiques ?

Les nominations royales : l’équilibre des pouvoirs face à l’opposition

Les nominations royales ont toujours joué un rôle crucial dans l’orientation de la politique publique au Maroc, car c’est le roi qui choisit les personnes occupant les hautes fonctions de l’État. Cependant, dans le contexte actuel, des changements notables suscitent de nombreuses interrogations sur l’indépendance des institutions face à l’emprise du pouvoir exécutif, notamment du gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch.

Tandis que certains estiment que ces nominations font partie d’une démarche de correction du parcours et de réactivation des institutions au service du peuple, d’autres pensent qu’il s’agit d’une manœuvre discrète visant à intégrer toute opposition ou voix critique à l’égard du gouvernement, afin de les neutraliser.

La relation entre Aziz Akhannouch et Abdelaziz Amara : Est-il simplement une « pièce dans ses mains » ?

La relation entre Aziz Akhannouch et l’ex-ministre Abdelaziz Amara est l’un des points les plus intéressants à examiner. Amara, ancien membre du Parti de la justice et du développement (PJD), est entré au gouvernement en s’appuyant sur des alliances avec différents partis politiques. Cependant, certains vont encore plus loin en affirmant qu’Amara constituait un lien entre Akhannouch et les institutions nécessitant une coordination pour faire passer ses projets.

Dans ce contexte, il semble qu’Amara ait fourni des services précieux à Akhannouch pour renforcer son pouvoir au sein de certaines institutions, comme le Conseil économique, social et environnemental, en éliminant toute opposition susceptible de menacer la stabilité de ses politiques et projets. En plaçant Amara à la tête de ce conseil, la touche d’Akhannouch est évidente pour rediriger cette institution en sa faveur, ce qui témoigne d’une stratégie croissante de contrôle des rouages de l’État.

Les nominations d’Amara : une stratégie d’Akhannouch pour élargir son pouvoir ?

La nomination d’Amara à la tête du Conseil économique, social et environnemental marque-t-elle le début d’un plan stratégique précis d’Akhannouch pour étendre son influence et atteindre ses objectifs politiques et économiques ? Ou bien cette nomination était-elle simplement un moyen d’assurer la domination continue sur les institutions qui pourraient limiter ses pouvoirs ?

L’infiltration de l' »État profond » : Sommes-nous face à un État dans l’État ?

Un aspect important qu’il convient de souligner est la référence de Hassan Uraid à l' »État profond », qu’il décrit comme ayant pris le contrôle des rouages de l’État. Selon cette thèse, il semblerait qu’il y ait eu une infiltration non déclarée dans de nombreuses institutions constitutionnelles, ce qui signifie que l’État est désormais gouverné en dehors des frontières du pouvoir officiel. En contrôlant de nombreuses de ces institutions, le pouvoir exécutif renforce son influence par les nominations et l’appropriation des institutions, créant ainsi un équilibre des pouvoirs qui sert principalement ses intérêts.

Le contrôle des institutions de régulation et de comptabilité, comme la Cour des comptes et le Conseil économique et social, renforce cette situation et montre que le pouvoir exécutif pourrait avoir franchi les lignes rouges concernant l’indépendance des institutions.

La véritable lutte contre la corruption : la responsabilité attendue des nominations royales

La véritable lutte contre la corruption nécessite des responsables indépendants, capables de diagnostiquer précisément et d’évaluer objectivement, honnêtes dans l’évaluation et l’expression, fermes dans l’action et sérieux dans leur comportement. Ces responsables doivent être sincères dans leurs orientations politiques et offrir de véritables alternatives. Il n’est pas acceptable que des responsables talentueux en diplomatie verbale soient présents sans actions concrètes pour traduire les corrupteurs en justice.

Les nominations royales : Début d’une réforme véritable ?

Alors que certains estiment que les nominations royales reflètent un véritable désir de réformer les institutions et de les rendre plus efficaces, la question reste ouverte : ces nominations reflètent-elles réellement une volonté de renforcer la transparence et la responsabilité ? Ou bien existent-elles des objectifs non déclarés visant à maintenir le statu quo et à garantir une certaine domination sur les rouages de l’État ?

Les questions qui demeurent ouvertes :

  1. Les nominations royales visent-elles une véritable réforme, ou sont-elles une manière d’élargir l’influence politique et économique ?
  2. Ces changements représentent-ils un véritable défi pour la corruption, ou sont-ils une tentative de dissimulation ?
  3. Comment la société civile et les institutions de contrôle peuvent-elles réagir face à ces nominations si elles visent à renforcer l’hégémonie du pouvoir exécutif ?
  4. Existe-t-il véritablement une infiltration de l’État profond, ou le pouvoir cherche-t-il simplement à renforcer ses positions face à l’opposition ?

Conclusion :

Les dernières nominations royales suscitent de nombreuses interrogations sur les limites du pouvoir exécutif et l’équilibre des pouvoirs au Maroc. Sont-elles un pas vers le renouvellement des institutions de l’État et leur activation au service des intérêts publics ? Ou bien ne sont-elles qu’une confirmation du statu quo et du renforcement de l’influence du gouvernement sur les rouages de l’État ? Le temps seul pourra répondre à ces questions, mais il est certain que ces nominations feront l’objet d’une surveillance minutieuse de la part des observateurs politiques et des défenseurs des droits humains.

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