Ferhat Mehenni, président du Gouvernement Provisoire Kabyle (Anavad) et du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), accuse les autorités algériennes de tenter de monter un nouveau dossier sur un prétendu trafic d’armes découvert au port de Béjaïa, impliquant le mouvement MAK. Mehenni estime que cette manœuvre vise à détourner l’attention des récents échecs diplomatiques subis par l’Algérie et du désintérêt général envers l’élection présidentielle prévue dans moins d’un mois.
Dans un communiqué, le ministère de la Défense nationale algérien a annoncé la découverte d’armes et de munitions au port de Béjaïa, accusant un membre du MAK d’avoir tenté de les introduire illégalement en Algérie depuis le port de Marseille en France. Les autorités algériennes affirment que la personne arrêtée a reconnu son appartenance au MAK et que les armes avaient été achetées et prévues pour être introduites par un réseau « terroriste ».
Mais Ferhat Mehenni dément fermement ces accusations, les qualifiant de « nouvelle tentative du régime algérien pour couvrir les échecs successifs de la diplomatie algérienne, notamment après la reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara ». Mehenni insiste sur le caractère pacifique du MAK, affirmant que le mouvement n’a jamais planifié d’opérations terroristes, et appelle à une enquête internationale pour faire la lumière sur ces allégations.
Mehenni souligne que les autorités algériennes tentent de détourner l’opinion publique des incendies qui ont ravagé la région de Tizi Ouzou en Kabylie pour la quatrième année consécutive, allumés par des moyens aériens. Il accuse le régime algérien d’utiliser ces accusations contre le MAK pour éviter d’assumer ses responsabilités et transformer la victime en bourreau.
Mehenni attribue ces réactions à la perte de contrôle des autorités algériennes, en raison des récents échecs diplomatiques, du désintérêt général pour les élections présidentielles, ainsi que de l’intervention du Maroc aux Nations Unies pour rappeler le droit du peuple kabyle à l’autodétermination. Il estime que l’Algérie cherche un bouc émissaire idéal en ciblant le MAK pour détourner l’attention.
Mehenni salue la position « honorable » du Maroc, avec l’intervention de l’ambassadeur et représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies, Omar Hilale, en faveur du peuple kabyle dans sa lettre adressée au Conseil de Sécurité. Il rappelle la réalité de la marginalisation subie par les Kabyles, dont la population dépasse les 7 millions, vivant dans la pauvreté, et dont les jeunes et les femmes sont persécutés et dont les droits à l’expression, à la réunion, à la création d’associations, à la liberté de mouvement et à la préservation de leur culture et de leur identité kabyle, sont violés quotidiennement.
Mehenni appelle l’Union européenne, notamment l’ancienne puissance coloniale la France, l’Union africaine, et les États-Unis à mener leurs propres enquêtes pour découvrir la vérité. Il note que l’histoire se répète, avec des accusations similaires portées au cours des dernières décennies dans le but de faire passer le mouvement pacifique pour un mouvement terroriste aux yeux de la communauté internationale.
Cette affaire soulève des questions sur les motivations des autorités algériennes dans ces accusations portées contre le MAK, et sur l’impact potentiel sur l’avenir de la région de Kabylie, qui cherche à déterminer son propre destin.