Dans un discours fort lors de l’ouverture du deuxième Forum des présidents des commissions des affaires étrangères des parlements africains, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a affirmé que l’engagement du Maroc envers le continent africain est un engagement envers des actions concrètes et non envers des slogans vides.
Vision stratégique ou défense d’une position ?
Dans le contexte de la politique étrangère marocaine envers l’Afrique, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération africaine, Nasser Bourita, a souligné que l’engagement du Maroc en Afrique ne se limite pas à des slogans vides, mais repose sur des projets et des initiatives tangibles.
Ces déclarations interviennent après la défaite de la candidate marocaine, Latifa Akharbach, face à l’Algérienne Mélika Haddad dans la course au poste de vice-présidente de la Commission de l’Union africaine, ce qui soulève des questions sur l’efficacité de la diplomatie marocaine face à la concurrence régionale au sein des institutions continentales.
Le recul de l’influence marocaine dans l’Union africaine ?
Cette défaite est un indicateur des défis auxquels Rabat est confronté pour renforcer sa présence au sein de l’Union africaine. Malgré les efforts marocains déployés depuis le retour du Royaume à l’organisation continentale en 2017, certains pays continuent d’entraver l’influence du Maroc au sein des institutions de l’Union, notamment en raison de la rivalité avec l’Algérie, qui pousse fortement son agenda régional.
Mais cette défaite reflète-t-elle un recul de l’influence marocaine, ou n’est-elle qu’un revers temporaire ? Et aurait-il été possible de l’éviter grâce à des alliances diplomatiques plus solides ?
L’engagement du Maroc en Afrique : une vision de développement ou une nécessité géopolitique ?
Bourita a affirmé que la politique du Maroc envers l’Afrique repose sur une vision globale axée sur la triade sécurité, paix et développement, comme en témoignent des projets majeurs tels que le gazoduc Maroc-Nigéria et les investissements croissants dans les infrastructures et les industries de transformation sur le continent.
Mais une question fondamentale se pose : ces initiatives économiques suffisent-elles à faire face aux défis politiques au sein de l’Union africaine, notamment dans un contexte où certains pays continuent de soutenir des groupes séparatistes qui menacent la stabilité de la région ?
Réalisme politique ou slogans ?
À travers les déclarations de Bourita, il semble que le Maroc adopte un discours basé sur le réalisme politique plutôt que sur les slogans traditionnels qui dominent les discours diplomatiques en Afrique. Le Royaume mise sur la présence économique et les investissements stratégiques plutôt que sur les conflits idéologiques.
Mais dans quelle mesure cette approche peut-elle réussir dans le paysage africain complexe ?
L’avenir du rôle du Maroc en Afrique
Il semble que le pari du Maroc sur l’Afrique se poursuit malgré les obstacles diplomatiques, mais il est aujourd’hui nécessaire de renforcer la présence politique au sein des institutions de l’Union africaine avec la même intensité que la présence économique.
Rabat réévaluera-t-elle sa stratégie au sein de l’organisation continentale, ou se contentera-t-elle de poursuivre son approche actuelle ? Et parviendra-t-elle à surmonter les obstacles posés par certaines puissances régionales concurrentes ?
Conclusion : Défis et opportunités
Entre les déclarations officielles et les défis diplomatiques, l’engagement du Maroc en Afrique reste un choix stratégique et non une orientation conjoncturelle. Cependant, le succès de cette voie exige le développement d’outils plus efficaces pour renforcer l’influence politique au sein de l’Union africaine, afin de garantir que la diplomatie marocaine reste active et capable de protéger les intérêts du Royaume sur le continent noir.