Dans un geste qui a suscité des polémiques et soulevé de nombreuses interrogations, la capitale libyenne, Tripoli, a accueilli une réunion des chefs des renseignements militaires des pays voisins.
Lors de cette rencontre, le général Mahrez Jeribi, directeur central de la sécurité de l’armée algérienne, a tenu des propos provocateurs à l’encontre de l’intégrité territoriale du Maroc, qualifiant les provinces du sud de « dernière colonie en Afrique ».
La présence du Premier ministre du gouvernement d’union nationale, Abdelhamid Dbeibah, et sa réaction à ces déclarations ont suscité de nombreuses questions sur les futures positions de la Libye à l’égard de la question du Sahara marocain et de ses relations avec le Maroc.
La Libye comme Plateforme de Propagande Algérienne
Les déclarations du responsable algérien ont coïncidé avec des rapports évoquant une rencontre privée entre lui et Dbeibah en marge de la conférence, où ils ont discuté des “mouvements marocains en Libye et dans la région”. Ces développements interviennent après que le Maroc a accueilli une réunion consultative entre la Chambre des représentants et le Haut Conseil d’État libyens, une initiative qui a conduit à des accords politiques rejetés par le gouvernement de Dbeibah sous prétexte de manque de coordination.
La question se pose : ce biais algérien représente-t-il un changement de position de la Libye ou une simple manœuvre politique d’un gouvernement soumis à des pressions internes et externes ?
Relations Historiques et Rôle Pivotal du Maroc
Les relations entre le Maroc et la Libye ont été relativement stables au fil des années, le Maroc ayant apporté un soutien essentiel à la paix en Libye, notamment en accueillant des accords politiques tels que les dialogues de Bouznika, qui ont abouti à des consensus entre les factions libyennes. Ces initiatives ont renforcé le rôle de Rabat en tant que médiateur impartial et influent dans les affaires régionales.
Avec cette escalade, la question demeure : les relations entre Rabat et Tripoli peuvent-elles résister aux efforts de l’Algérie pour saper l’unité maghrébine ?
Tentatives Algériennes et Leur Échec Inéluctable
Les déclarations algériennes ne sont pas nouvelles mais s’inscrivent dans une politique systématique d’hostilité envers l’intégrité territoriale du Maroc. Cependant, ces efforts restent limités dans leur impact. Le Maroc, qui a consolidé sa position internationale grâce à la reconnaissance croissante de sa souveraineté sur ses provinces du sud, bénéficie d’un fort soutien de puissances internationales comme les États-Unis et de nombreux pays africains.
Dbeibah réalise-t-il que l’utilisation de cette question contre le Maroc pourrait faire de lui un acteur d’un conflit servant un agenda algérien incompatible avec les intérêts libyens ?
Répercussions sur la Scène Régionale
- Tensions au Maghreb : Cette position pourrait approfondir les divisions entre les pays du Maghreb, entravant les projets de coopération économique et politique.
- Impact sur la Légitimité Libyenne : Le gouvernement de Dbeibah fait face à des défis internes, et ce geste pourrait ouvrir la voie à des critiques concernant sa capacité à maintenir l’équilibre dans ses relations avec ses partenaires régionaux.
- Rôle Futur du Maroc : Malgré les provocations, le Maroc semble concentré sur son rôle de force stabilisatrice dans la région, ce qui pourrait renforcer sa position internationale et régionale.
Conclusion : Partialité ou Manœuvre ?
Les récentes démarches de la Libye en direction de l’Algérie restent ambiguës : représentent-elles une manœuvre politique temporaire ou un alignement stratégique plaçant Tripoli en confrontation indirecte avec Rabat ? Ce qui est certain, c’est que le Maroc, avec son poids politique et diplomatique, est capable de surmonter ces tentatives et de renforcer ses acquis sur la question du Sahara.
Dbeibah reconsidérera-t-il cette étape ou persistera-t-il dans une politique risquée qui pourrait approfondir son isolement régional ?