Dans des déclarations qui ont suscité une vague de moqueries et de questions sur les réseaux sociaux, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé lors d’un rassemblement électoral à Constantine que l’armée algérienne était prête à entrer à Gaza « si les frontières étaient ouvertes ».
Le Président algérien Tebboune déclare : "L'armée algérienne est prête à aller en Palestine, nous attendons juste que l'Égypte ouvre les frontières."
Vraiment ? À qui pense-t-il faire croire ça ? pic.twitter.com/8aUoZk8Fhq
— Diplomatique.ma الدبلوماسية (@diplomatique_ma) August 19, 2024
Tebboune a également affirmé que son pays était capable de construire trois hôpitaux en 20 jours et d’envoyer des centaines de médecins pour aider à reconstruire ce que les « sionistes » ont détruit.
Cependant, ces déclarations, qui pourraient sembler impressionnantes au premier abord, ont été qualifiées de « populistes » par de nombreux internautes, ouvrant la porte à la dérision et au doute sur les intentions de Tebboune. Dans un contexte où le peuple algérien fait face à des réalités difficiles, comme des hôpitaux locaux dont la construction n’est pas achevée depuis des années, beaucoup se demandent à quel point ces promesses sont sérieuses.
Quel est le but de ces déclarations ?
Il est important de se demander : qu’est-ce qui a poussé Tebboune à faire ces déclarations à ce moment précis ? Est-ce une tentative de rassembler le soutien populaire à l’approche des élections présidentielles ? Ou bien s’agit-il d’une tentative de détourner l’attention des problèmes internes de l’Algérie, tels que le chômage et la dégradation des conditions économiques ? Et pourquoi mettre l’accent sur la question palestinienne alors que les autorités algériennes interdisent toute manifestation ou rassemblement de soutien au peuple palestinien ?
Conséquences des déclarations sur les relations algéro-égyptiennes
En plus des moqueries, les déclarations de Tebboune ont suscité des questions sur l’avenir des relations algéro-égyptiennes. En effet, l’allusion au fait que l’Égypte ferme les frontières à l’armée algérienne peut être interprétée comme une accusation directe contre Le Caire d’empêcher l’arrivée d’aide à Gaza. Ces déclarations ouvriront-elles la voie à une nouvelle tension entre les deux pays ? Et quel est le but de ces accusations indirectes ?
La réalité sur le terrain : des mots sans actions ?
En réaction aux déclarations de Tebboune, le journaliste algérien opposant Walid Kébir a déclaré que ces déclarations ne sont qu’une tentative de « toucher les émotions des masses » et qu’elles « auront certainement des conséquences sur les relations algéro-égyptiennes ». Il a ajouté que « la construction d’hôpitaux dans la bande de Gaza ne nécessite pas l’ouverture des frontières terrestres, car il y a la mer qui peut être exploitée si le courage et la réelle volonté existent ».
Kébir a également ajouté que le régime algérien « utilise la cause palestinienne pour rechercher une légitimité perdue », notant que d’autres pays comme le Koweït ont envoyé des milliers de tonnes d’aide à Gaza, bien qu’ils n’aient pas de relations avec Israël, alors que l’Algérie n’a presque rien fait.
Y a-t-il une réelle intention ou juste des slogans ?
En fin de compte, les questions restent ouvertes quant à la sincérité des déclarations de Tebboune. Sont-elles simplement des slogans pour gagner du soutien populaire ou y a-t-il une véritable intention de prendre des mesures concrètes pour soutenir le peuple palestinien ? Quels sont les moyens dont dispose le régime algérien pour tenir ces promesses ? De nombreuses questions restent sans réponse alors que les souffrances du peuple algérien et palestinien se poursuivent.