À l’approche du mois sacré du Ramadan 1446 H, les plaintes des membres de la communauté marocaine en Belgique se sont multipliées concernant la politique des invitations aux dîners d’Iftar organisés par l’Ambassade du Maroc en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg. Cet événement, qui devrait être une occasion de renforcer les liens de fraternité et de solidarité entre les membres de la diaspora, est devenu une source de mécontentement en raison de l’exclusion apparente d’une large partie des Marocains établis à l’étranger.
Un Iftar pour l’élite ou un événement pour tous ?
Il est frappant de constater que la liste des invités reste inchangée d’année en année, comprenant principalement des personnalités influentes du monde des affaires et de la politique, ainsi que des figures du divertissement. En revanche, les Marocains ordinaires, en particulier ceux issus des classes moyennes et défavorisées, semblent systématiquement exclus. Ces événements sont-ils devenus un moyen de consolider des relations d’intérêt au détriment de la cohésion nationale ?
L’Ambassade représente-t-elle tous les Marocains ou une minorité ?
Beaucoup de Marocains en Belgique s’interrogent sur le rôle réel de l’Ambassade du Maroc dans la représentation et la défense de leurs intérêts. Conformément à la Constitution marocaine et aux directives royales, les ambassades et consulats sont censés être au service de tous les citoyens marocains, et non d’une élite restreinte bénéficiant de connexions privilégiées. Pourtant, la réalité semble bien différente des discours officiels.
Deux poids, deux mesures : marginalisation au Maroc et à l’étranger ?
Le sentiment d’exclusion et de clientélisme est un problème récurrent au Maroc, mais il est surprenant de constater qu’il touche également la diaspora, qui joue pourtant un rôle essentiel dans l’économie nationale à travers les transferts de fonds et les investissements. Les Marocains de l’étranger subissent-ils les mêmes injustices que leurs compatriotes au pays, ou s’agit-il simplement d’un problème de mauvaise gestion et d’organisation ?
Qu’en est-il des Marocains les plus démunis ?
Le Ramadan est un mois de solidarité et de compassion, mais ces événements officiels en sont-ils le reflet ? Plutôt que de rassembler tous les Marocains sans distinction de statut social, ces cérémonies semblent devenir des réunions exclusives pour une élite restreinte. Les ambassades et consulats ne devraient-ils pas organiser des événements plus inclusifs, notamment pour les plus démunis qui pourraient bénéficier d’un tel soutien ?
Où est la transparence dans l’organisation de ces événements ?
Quels sont les critères de sélection des invités ? Pourquoi ces événements ne sont-ils pas annoncés de manière plus transparente, permettant à tous les Marocains désireux d’y participer de s’inscrire ? Ne serait-il pas temps de revoir ces pratiques pour garantir une meilleure représentation de l’ensemble de la communauté marocaine ?
Vers une réforme nécessaire répondant aux attentes de la diaspora
Ces questions, entre autres, méritent des réponses claires de la part des autorités concernées. Une refonte de l’organisation de ces événements semble indispensable pour garantir plus d’équité et d’inclusion, afin que le Ramadan retrouve sa véritable essence de solidarité et de justice sociale.