L’arrestation du journaliste marocain Mohammed El Bakkali, membre de l’équipage du bateau « Handala » visant à briser le blocus imposé à Gaza, n’a pas été un incident anodin dans le cours des faits quotidiens, mais un moment décisif qui a ravivé le débat sur la relation maroco-palestinienne et les limites de concilier les engagements diplomatiques de l’État avec une solidarité populaire profonde.
Dès les premières heures de l’arrestation, la machine diplomatique marocaine s’est activée rapidement pour maîtriser la situation. L’ambassadeur du Maroc à Tel Aviv, Abderrahim Biyoudaine, est intervenu immédiatement pour suivre le dossier El Bakkali. Une source officielle du ministère des Affaires étrangères a confirmé :
« Le Royaume du Maroc, sur haute instruction de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods, suit de très près les circonstances de l’arrestation du citoyen marocain Mohammed El Bakkali et veille à garantir sa sécurité légale et diplomatique. »
Lors d’une conférence de presse antérieure, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita a indiqué que :
« Le Maroc reste toujours engagé à défendre les droits de ses citoyens partout où ils se trouvent ; c’est une position constante qui ne varie pas », ajoutant : « La cause palestinienne demeure une des priorités stratégiques et émotionnelles du Maroc. »
Sur un autre plan, une vaste campagne de solidarité sur les réseaux sociaux s’est levée en faveur du journaliste Bakkali, considérant son arrestation comme une atteinte à la liberté d’expression et à l’exercice du journalisme en zone de conflit. Le journaliste marocain renommé Younès Meskine a exprimé son opinion :
« Ce que fait Mohammed El Bakkali relève de l’engagement professionnel et humanitaire ; l’État marocain doit protéger de telles initiatives, pas les restreindre. »
Quant à Abdelkebir Khchichen, président du Syndicat national de la presse marocaine, il a affirmé que :
« L’arrestation d’un journaliste marocain en train d’accomplir ses missions dans un contexte humanitaire international ne peut que susciter une réaction solidaire du corps journalistique marocain et une posture officielle exprimant un refus clair d’atteinte aux libertés fondamentales. »
Il est impossible de discuter de cet événement sans mentionner les initiatives concrètes du Royaume sur le terrain : le Maroc a adressé, par ordre royal, plus de 180 tonnes d’aide humanitaire à Gaza, comprenant matériel médical, denrées alimentaires, médicaments et couvertures—une opération considérée comme la plus importante jamais réalisée par un État hors frontières immédiates du territoire palestinien. Mohammed Salim Cherkaoui, directeur de la Fondation Bayt Mal Al-Qods, a déclaré :
« L’action humanitaire marocaine ne se limite pas à un soutien discursif, elle se traduit par des initiatives concrètes qui confirment l’engagement durable du Maroc aux côtés du peuple palestinien. »
Contexte régional : comparaison internationale de la posture marocaine
Au sein d’un contexte régional où les positions varient quant au soutien à des initiatives civiles visant à briser le blocus de Gaza, l’expérience marocaine se présente comme un modèle combinant diplomatie normalisée et position humanitaire populaire.
Dans des pays comme la Turquie ou la Tunisie, des caravanes similaires comme la « Freedom Flotilla » ont été organisées, mais le modèle marocain s’est démarqué par l’implication affirmée d’organisations syndicales et médiatiques nationales, ajoutant une dimension reliant la décision officielle à la résistance populaire.