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mardi, mai 13, 2025

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Hassan Abyaba : « Le déplacement des Palestiniens n’est pas une reconstruction, mais une tentative de déplacer toute la cause »

L’ancien ministre marocain de la Culture met en garde contre les conséquences des propositions de déplacement et analyse les dimensions géopolitiques de la question palestinienne face aux pressions américaines.

Dans une partie politique intense, où les intérêts internationaux croisent les droits historiques, Hassan Abyaba, ancien ministre marocain de la Culture, exprime son opinion sur les propositions de déplacement des Palestiniens, dans une analyse qui ressemble à une tactique stratégique d’une équipe confrontée à d’énormes pressions d’un adversaire puissant. Abyaba, qui dirige le Centre Ibn Battuta pour les études et recherches stratégiques et scientifiques, met en garde contre le fait que ces propositions ne sont pas simplement une étape vers la reconstruction, mais une tentative de « déplacer toute la cause palestinienne ».

Pressions américaines sur l’Égypte : Un jeu géopolitique dangereux

Dans un entretien avec « Sputnik », Abyaba a révélé les énormes pressions exercées par les États-Unis sur l’Égypte pour déplacer les Palestiniens vers son territoire. Selon son analyse, ces pressions pourraient entraîner des changements radicaux dans la structure démographique, politique et sociale de l’Égypte, et pourraient même créer une « nouvelle Gaza » sur le territoire égyptien, avec toutes les implications géopolitiques complexes que cela implique.

Une question fondamentale se pose : l’Égypte peut-elle supporter les conséquences de cette étape ? Quelles sont les implications potentielles pour sa stabilité interne et ses relations avec les autres pays arabes ? Abyaba souligne que cette étape pourrait affaiblir la position arabe unie, surtout dans un contexte où de nombreux pays arabes entretiennent des relations stratégiques avec les États-Unis.

Déplacer la cause ou reconstruire ?

Abyaba affirme que l’idée du déplacement ne fait pas partie d’un processus de reconstruction, mais est une tentative de déraciner la cause palestinienne. Il insiste sur le fait que la seule solution réside dans la relance de l’idée d’une solution à deux États, avec des garanties internationales supervisées par les Nations Unies. Mais cette solution est-elle réalisable dans un contexte de fragmentation palestinienne et de divisions arabes ?

Cette question ouvre la voie à une analyse plus approfondie de la situation interne palestinienne. Abyaba estime que l’unification des dirigeants palestiniens dans des structures démocratiques unifiées est une condition essentielle pour construire un État palestinien indépendant. Mais, dans le contexte des divisions actuelles, cet objectif semble hors de portée.

L’unité arabe : Un rêve ou une illusion ?

Dans son analyse de l’unité arabe, Abyaba estime qu’une position arabe unie reste difficile à atteindre dans un contexte de transformations géopolitiques profondes que le monde arabe a connues au cours des deux dernières décennies. Il souligne que les intérêts stratégiques des pays arabes ne sont plus liés les uns aux autres, mais sont davantage alignés sur les grandes puissances, notamment les États-Unis.

Abyaba pose une question centrale : les pays arabes peuvent-ils s’unir pour rejeter le déplacement, malgré leurs intérêts divergents ? La réponse qu’il apporte n’est pas optimiste, car il estime que le mieux que l’on puisse espérer est de négocier pour retarder la mise en œuvre des propositions américaines, plutôt que de les affronter directement.

Le rôle des pays arabes modérés : Peuvent-ils sauver la situation ?

Dans ce contexte de fragmentation, Abyaba estime que les pays arabes modérés, comme le Maroc, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar et l’Égypte, sont les mieux placés pour diriger la position arabe à ce moment historique difficile. Mais ces pays ont-ils la volonté politique nécessaire pour y parvenir ? Quels sont les défis auxquels ils sont confrontés face aux pressions internationales ?

Abyaba souligne que le monde arabe n’est plus le seul acteur dans la question palestinienne, car des pays régionaux comme la Turquie et l’Iran jouent un rôle influent dans la réalisation de la paix au Moyen-Orient. Cela soulève une autre question : ces pays peuvent-ils être des alliés des Arabes face aux pressions américaines, ou vont-ils compliquer davantage le paysage ?

Conclusion : La cause palestinienne à un carrefour

En fin de compte, Hassan Abyaba propose une analyse approfondie des dimensions géopolitiques de la question palestinienne, mettant en garde contre le fait que les propositions de déplacement ne sont pas une étape vers la reconstruction, mais une tentative de déplacer toute la cause. Il insiste sur le fait que la seule solution réside dans l’unification des rangs palestiniens et arabes, avec des garanties internationales supervisées par les Nations Unies.

Mais dans un contexte de fragmentation arabe et de pressions internationales, la grande question demeure : cette solution est-elle réalisable ? Ou la cause palestinienne restera-t-elle otage des conflits géopolitiques dans la région ? La réponse sera déterminée dans les jours à venir, mais elle laissera certainement une empreinte profonde sur l’avenir du Moyen-Orient.

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