Au cours des dernières décennies, la Chine est devenue une puissance économique mondiale ambitieuse cherchant à étendre son influence à travers le monde. Le projet de « la Ceinture et la Route », aussi appelé « la Nouvelle Route de la Soie », est l’un des outils majeurs qu’elle utilise pour atteindre ses objectifs. Le Maroc, en raison de sa position stratégique en tant que porte d’entrée vers l’Afrique et l’Europe, est devenu un point d’intérêt clé dans cette stratégie chinoise. Mais, la Chine a-t-elle réellement trouvé une nouvelle Route de la Soie à travers le Maroc ? Et ce rapprochement entre les deux pays pourrait-il inquiéter certaines puissances occidentales, notamment les États-Unis ?
Le Maroc : une porte d’entrée de la Chine vers l’Europe et l’Afrique
En renforçant ses partenariats économiques avec le Maroc, la Chine voit dans ce pays un point d’accès stratégique pour les marchés européens et américains. Le Maroc, avec sa situation géographique exceptionnelle, représente un pont entre l’Afrique et l’Europe, ce qui en fait un partenaire idéal pour la Chine dans le cadre de l’initiative de la Ceinture et de la Route. Les investissements chinois au Maroc, notamment dans le domaine de la fabrication de voitures électriques, font partie de cette stratégie, car la Chine utilise le Maroc pour contourner les sanctions américaines et européennes visant à freiner son influence sur les marchés mondiaux.
Des investissements stratégiques et l’avenir des relations bilatérales
Les rapports mettent en avant des investissements massifs, tels que le projet de CNGR en partenariat avec le fonds « Al Mada », dont le Roi Mohammed VI détient une part importante, ainsi que d’autres investissements visant à fabriquer des batteries pour voitures électriques et à développer le secteur minier, incluant des minéraux essentiels comme le cobalt et le cuivre, nécessaires à la production de voitures électriques. Ces investissements ne sont pas limités au marché marocain, mais s’inscrivent dans une stratégie chinoise visant à pénétrer les marchés européens et américains via des ports comme celui de Tanger Med, offrant à la Chine un accès rapide à l’Europe et aux États-Unis.
Qu’en est-il des inquiétudes occidentales ?
Il est naturel que ces développements suscitent des inquiétudes aux États-Unis et dans certains pays européens. La Chine ne cherche pas seulement à renforcer sa présence sur le marché africain via le Maroc, mais elle vise également à contourner les lois américaines sur la réduction de l’inflation, qui offrent des avantages fiscaux aux entreprises collaborant avec des pays ayant des accords de libre-échange avec les États-Unis, comme le Maroc. Ce recours stratégique au Maroc pourrait déplaire aux États-Unis, qui craignent que la Chine utilise ce pays comme porte d’entrée discrète pour accéder à leurs marchés de manière indirecte.
Le Maroc : bénéficiaire ou simple intermédiaire ?
La question reste posée : ce partenariat stratégique sino-marocain représente-t-il une réelle opportunité pour le Maroc de bénéficier des investissements chinois ? Ou bien la Chine exploite-t-elle le Maroc pour servir ses propres intérêts au détriment des relations entre le Maroc et l’Occident ? Selon les experts, le Maroc pourrait en tirer des bénéfices considérables, à condition que les investissements chinois soient bien planifiés et orientés vers le soutien à l’économie locale et la création de nouveaux emplois.
La nouvelle Route de la Soie modifie-t-elle l’équilibre géopolitique ?
Bien que la nouvelle Route de la Soie renforce les relations entre la Chine et les pays participants, certains analystes estiment que cette expansion chinoise pourrait entraîner des changements dans les équilibres géopolitiques. Le rapprochement sino-marocain pourrait accentuer les pressions diplomatiques sur le Maroc de la part de certaines puissances occidentales qui redoutent un renforcement de l’influence chinoise dans la région, d’autant plus que le Maroc est un allié stratégique des États-Unis et de l’Europe.
Conclusion : Opportunité ou menace ?
En fin de compte, ce partenariat sino-marocain pourrait être une composante essentielle de la stratégie chinoise pour revitaliser la nouvelle Route de la Soie, tout en offrant au Maroc une opportunité de renforcer sa position en tant qu’acteur économique régional. Cependant, ce rapprochement n’est pas sans défis et pourrait nécessiter du Maroc de trouver un équilibre entre ses intérêts stratégiques avec la Chine et ses alliés traditionnels en Occident.
