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jeudi, avril 24, 2025

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« La France vit de la rente marocaine » : Comment le phosphate est passé d’une ressource nationale à une source de domination économique ?

« La France vit de la rente marocaine », c’est par cette déclaration choc qu’une universitaire marocaine a commenté, lors d’une émission télévisée sur la chaîne officielle marocaine, la manière dont la France profite des ressources naturelles du Maroc, notamment le phosphate, à travers des accords historiques comme les accords d’Aix-les-Bains. Ces déclarations interviennent alors que la Direction des études et des prévisions financières annonce que les revenus du phosphate et de ses dérivés ont atteint 86,8 milliards de dirhams fin 2024. Mais la question qui se pose est la suivante : quelle part de ces revenus revient réellement au Maroc ? Et continuons-nous à payer le prix d’accords signés il y a des décennies ?

Les accords d’Aix-les-Bains : 100 ans de domination économique

Signés un an seulement après l’indépendance du Maroc (1956), les accords d’Aix-les-Bains accordaient aux entreprises françaises, notamment la société Occidental, le droit d’extraire et d’exporter le phosphate marocain pour une durée de 100 ans, soit jusqu’en 2055. Selon cet accord, la France prenait entre 60% et 80% des revenus du phosphate, tandis que le gouvernement marocain recevait le reste. Cette répartition inéquitable, ainsi que la durée excessive de l’accord, étaient considérées comme une continuation de la domination économique française même après l’indépendance.

Les clauses controversées de l’accord :

  1. La répartition des revenus :
    Les entreprises françaises recevaient la part du lion des revenus du phosphate, ce qui signifiait que le Maroc ne touchait qu’une fraction de la valeur réelle de cette ressource stratégique.
  2. Le contrôle de la production :
    Les entreprises françaises contrôlaient entièrement le processus d’extraction et d’exportation du phosphate, limitant ainsi la capacité du Maroc à développer une industrie nationale indépendante dans ce domaine.
  3. La durée de l’accord :
    L’accord était de longue durée (100 ans), ce qui a maintenu le Maroc lié à ses termes pendant des décennies, même après l’indépendance.

86,8 milliards de dirhams : Quelle part revient au Maroc ?

Si l’on applique le pourcentage de 60% à 80% que la France prélève sur les revenus du phosphate de 86,8 milliards de dirhams pour 2024, les résultats sont les suivants :

  • Si la France prend 60% :
    France : 52,08 milliards de dirhams
    Maroc : 34,72 milliards de dirhams
  • Si la France prend 80% :
    France : 69,44 milliards de dirhams
    Maroc : 17,36 milliards de dirhams

Ces chiffres montrent que le Maroc ne reçoit qu’une petite partie des revenus du phosphate, tandis que la France en tire la plus grande part. Cette situation soulève des questions sur l’équité de cet accord, surtout dans un contexte où le Maroc fait face à d’importants défis économiques.

Les déclarations de l’universitaire : La France vit de la rente marocaine

Les déclarations de l’universitaire, selon lesquelles « la France vit de la rente marocaine », reflètent une réalité amère que le Maroc vit depuis des décennies.

À travers des accords comme celui d’Aix-les-Bains, la France profite des ressources naturelles du Maroc de manière disproportionnée, limitant ainsi la capacité du pays à réaliser son développement économique et social.

Questions en quête de réponses :

  1. L’accord d’Aix-les-Bains est-il toujours en vigueur ?
    Si oui, quelles mesures le Maroc peut-il prendre pour renégocier les termes de cet accord ?
  2. Quelles sont les conséquences économiques et sociales de cette répartition inéquitable ?
    Comment cette répartition affecte-t-elle le développement économique du Maroc, en particulier dans les régions d’extraction du phosphate comme Khouribga et Youssoufia ?
  3. Quel est le rôle du gouvernement marocain dans la gestion de cette ressource stratégique ?
    Existe-t-il des efforts réels pour revoir cet accord, ou la situation reste-t-elle inchangée en raison de pressions politiques ou économiques ?

Conclusion : Vers une renégociation de l’accord

L’histoire du phosphate marocain reste complexe, où se mêlent intérêts économiques et politiques. Si l’accord d’Aix-les-Bains est toujours en vigueur, cela impose au Maroc de revoir ses termes, surtout face aux records de revenus générés par le phosphate aujourd’hui. La priorité doit être de garantir que le Maroc profite pleinement de ses ressources naturelles et que ces revenus soient dirigés vers le développement économique et social du pays.

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