Le « Tafsut » marquera-t-il la fin du calvaire amazigh ? Un cri de colère face à la marginalisation et aux violations persistantes
Depuis des décennies, les Amazighs au Maroc subissent des souffrances continues dues à une marginalisation politique et sociale qui touche plusieurs aspects de leur vie quotidienne. Et cette souffrance ne se limite pas seulement aux couches populaires, mais s’étend également à l’élite intellectuelle et aux militants, à l’instar du journaliste et écrivain Jamal Soussi, qui, bien qu’il dispose d’une décision ministérielle officielle, continue de payer le prix simplement parce qu’il porte un nom à connotation amazighe : « Soussi ». Cet exemple soulève une question essentielle : Jusqu’à quand cette souffrance se poursuivra-t-elle ?
« De Souss à Marrakech »… Un cri amazigh entre marginalisation chronique et reconnaissance trompeuse
À une époque où l’on parle de « réconciliation nationale » et de « justice linguistique », il arrive qu’un travail sportif — et pas n’importe quel sport, mais le jiu-jitsu brésilien et le MMA, deux des disciplines les plus dynamiques et les plus lucratives au niveau international — soit tout simplement « confisqué », car une autorité influente aurait donné des instructions à la direction du sport du ministère concerné pour marginaliser un journaliste, écrivain, et président d’une fédération sportive, simplement parce qu’il porte un nom révélant son origine amazighe : « Soussi ».
Le site « Maroc Maintenant » a qualifié cet incident de « confiscation flagrante du jiu-jitsu brésilien et du MMA ». Ce n’est pas un simple cas isolé, mais bien le reflet d’une situation générale dont le titre principal serait : porter une identité amazighe peut coûter cher, en silence, sans que les coupables ne soient poursuivis ni que les victimes soient protégées.
Comment peut-on expliquer qu’un citoyen disposant d’une décision ministérielle officielle et occupant un poste national soit traité de cette manière humiliante ? N’est-ce pas là une gifle portée au discours officiel sur « l’égalité » et « la réconciliation avec l’amazighité » ?
Une lutte pour la reconnaissance et la dignité : Le « Tafsut » peut-il amorcer le changement ?
Dans ce contexte, la marche nationale lancée par les acteurs du mouvement amazigh à Marrakech le 20 avril 2025 revêt une importance particulière. Loin de n’être qu’une simple commémoration du « Printemps amazigh », la manifestation baptisée « Tafsut n Imazighen » vise à mettre en lumière les profondes injustices dont souffre la communauté amazighe dans de nombreux domaines : éducation, santé, droit à la terre, infrastructures. Mais cette marche suffira-t-elle à restaurer les droits perdus des Amazighs dans un contexte aussi hostile ?
Analyse des dimensions de la souffrance amazighe : entre marginalisation systémique et exclusion programmée
Les données et déclarations émanant des structures amazighes révèlent une réalité de plus en plus dure. La marginalisation dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’administration est devenue chronique. À cela s’ajoutent les manipulations foncières et la dégradation des services de base dans les zones montagneuses. La crise provoquée par le séisme d’Al Haouz en est une illustration brutale : de nombreuses familles ont été exclues des aides et indemnisations.
La question se pose alors : l’État manque-t-il de volonté politique pour soutenir les régions amazighes ?
Les grandes interrogations :
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La marche « Tafsut » sera-t-elle le point de départ d’une révision des politiques étatiques envers l’amazighité ?
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Pourquoi les gouvernements continuent-ils d’ignorer les droits des Amazighs malgré leur ancrage dans l’identité nationale ?
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Les Amazighs pourront-ils récupérer leurs droits dans un contexte où les investissements électoraux se multiplient dans les zones marginalisées ?
Face à l’autoritarisme : la conscience amazighe mûre peut-elle influencer le jeu politique ?
Face à ces réalités douloureuses, une question cruciale s’impose : le mouvement amazigh a-t-il dépassé le stade de la protestation pour devenir une force capable d’influencer les équilibres politiques au Maroc ? La marche prévue n’est pas un simple événement commémoratif, mais un appel stratégique à une refonte de la relation entre l’État et l’identité amazighe.