Pour la première fois dans l’histoire politique marocaine, on observe un phénomène quasi exceptionnel : l’absence de désaccord majeur entre la majorité et l’opposition quant à la désignation du prochain gouvernement, bien que ce dernier soit encore en gestation. Cette situation, comme le souligne le journaliste Hafid Zahri, soulève plusieurs questions sur la nature et la profondeur de ce consensus politique.
Le « gouvernement du Mondial » : une simple façade ?
Le débat public est aujourd’hui centré sur un gouvernement qualifié de « gouvernement du Mondial », en référence à l’accueil par le Maroc de la Coupe du Monde de football. Cependant, cette focalisation sur l’aspect sportif masque des enjeux bien plus profonds. Certains cherchent à détourner l’attention des défis réels auxquels le pays fait face. Suffit-il que le gouvernement porte le costume du sport pour faire oublier les attentes en matière de développement et de justice sociale ? Ce gouvernement pourra-t-il relever les défis du « Mondial du développement », de la « régionalisation avancée » et de la « protection sociale » avec la même intensité ?
Les vrais défis du « Mondial du développement »
Zahri met l’accent sur la nécessité pour le prochain gouvernement de :
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Réduire les disparités territoriales entre zones rurales et urbaines.
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Mettre en œuvre la régionalisation avancée en donnant aux régions les moyens de jouer pleinement leur rôle dans le développement.
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Assurer une protection sociale et des soins de santé accessibles à tous.
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Lutter contre le chômage en créant des emplois stables qui préservent la dignité des citoyens.
Ces dossiers, loin d’être accessoires, sont essentiels pour l’avenir du Maroc dans la prochaine décennie.
Programmes étrangers ou projets nationaux ?
L’auteur critique certains partis politiques qui s’appuient sur des programmes élaborés par des bureaux d’études étrangers, souvent déconnectés de la réalité marocaine. Sommes-nous face à un spectacle politique où la compétition se limite à qui possède le meilleur plan importé, ou bien à un véritable débat basé sur une compréhension profonde des besoins du pays ? Qui doit porter la responsabilité de bâtir des programmes nationaux réalistes et applicables ?
Élections 2026 : un tournant possible ?
Il semble exister une volonté politique supérieure d’assurer des élections transparentes, à l’abri des influences financières et administratives. Si cette vision se concrétise, ce scrutin constituera un véritable tournant, susceptible d’apporter une surprise par l’émergence de nouvelles compétences et leaders. Mais cette volonté suffira-t-elle à surmonter les défis historiques ? Les citoyens participeront-ils pleinement et en conscience à cette échéance cruciale ?
Conclusion
L’article de Hafid Zahri dépasse la simple transmission d’information ou l’expression d’une opinion. Il constitue un appel clair à la réflexion profonde sur l’avenir politique et social du Maroc. Le « gouvernement du Mondial » ne se résume pas au football ; c’est un véritable test de la capacité du Maroc à réaliser un développement inclusif, une justice sociale et une démocratisation sincère.
Les acteurs politiques doivent prendre au sérieux ces enjeux, abandonner les apparences et les discours creux, car le peuple marocain mérite un gouvernement capable de traduire ses espoirs en réalité tangible.
