Un message israélien et Hay’at Tahrir Al-Cham : quel est le véritable objectif ?
Le rapport du journaliste israélien Barak Ravid a soulevé des questions sur les actions entreprises par Israël dans le contexte du conflit syrien, après la révélation de l’envoi d’un message à Hay’at Tahrir Al-Cham (HTS).
Ce message, transmis par trois intermédiaires, portait un avertissement clair de ne pas s’approcher des frontières israéliennes.
Mais pourquoi Israël cherche-t-elle à communiquer avec une organisation aussi controversée en Syrie ? S’agit-il uniquement de protéger ses frontières, ou y a-t-il des intentions plus profondes liées à une réorganisation du paysage syrien à son avantage ?
Israël : entre soutien aux factions et réduction des menaces
Ravid a souligné les liens étroits qu’entretient Israël avec plusieurs parties en Syrie, comme les groupes kurdes au nord et la communauté druze du Golan.
La question ici est la suivante : cette coopération est-elle une stratégie défensive ou fait-elle partie d’un effort pour étendre son influence régionale ?
Israël affirme qu’elle est prête à intervenir si la communauté druze en Syrie est menacée. Cela reflète-t-il un engagement humanitaire sincère ou est-ce un prétexte pour justifier ses actions militaires ?
La position israélienne sur Hay’at Tahrir Al-Cham : une double approche ?
Il est intéressant de noter qu’Israël affiche une méfiance plus grande envers HTS que les États-Unis ou les pays européens.
Cela soulève des questions sur la nature des messages qu’elle envoie à l’organisation, surtout si cette dernière est perçue comme une menace.
Pourquoi alors engager des communications avec HTS ? Ce dialogue vise-t-il à affaiblir certaines forces en Syrie tout en maintenant des lignes de défense pour Israël ?
Les frappes aériennes intensifiées : des objectifs tactiques ou une stratégie à long terme ?
L’intensification des frappes aériennes israéliennes en Syrie, qui ont dépassé les 400 frappes récemment, montre une volonté de démanteler systématiquement les infrastructures militaires syriennes.
Cela inclut la destruction des dépôts d’armes, des forces aériennes et navales, ainsi que des programmes d’armes chimiques.
La question se pose : Israël cherche-t-elle uniquement à neutraliser les capacités de l’armée syrienne comme mesure défensive, ou souhaite-t-elle changer durablement l’équilibre militaire de la région ?
Les répercussions régionales : que se passera-t-il après l’affaiblissement de l’armée syrienne ?
Ravid a affirmé qu’Israël veut garantir que toute partie prenant le contrôle de la Syrie dans les années à venir aura besoin de beaucoup de temps pour reconstruire son armée, rendant la Syrie moins menaçante.
Mais ce scénario soulève des questions sur les conséquences de cette politique pour la stabilité régionale :
- L’affaiblissement de l’armée syrienne entraînera-t-il une montée en puissance des factions armées et terroristes ?
- Comment cette politique affectera-t-elle les relations israéliennes avec les grandes puissances, notamment la Russie, qui dispose d’une forte présence militaire en Syrie ?
Le rôle de la communauté internationale : absence ou complicité ?
Le manque de rôle actif de la communauté internationale pour mettre fin à l’escalade des tensions en Syrie, avec une intensification des interventions israéliennes, est évident.
Ce silence reflète-t-il une forme de complicité indirecte ou une incapacité à trouver des solutions durables au conflit ?
En conclusion : vers une réévaluation des calculs régionaux
Les développements récents montrent qu’Israël cherche à tirer parti de la situation chaotique en Syrie pour atteindre ses objectifs stratégiques. Mais la question demeure : cette approche peut-elle garantir une stabilité durable, ou ne fera-t-elle qu’aggraver le conflit ? Comment la Syrie pourrait-elle sortir de ce cercle vicieux d’interventions étrangères pour bâtir un avenir plus stable ?