Dans une démarche audacieuse, le parti de gauche radicale « La France Insoumise » cherche à obtenir un soutien parlementaire pour destituer le président Emmanuel Macron, l’accusant de « graves manquements » dans l’accomplissement de ses devoirs constitutionnels. Cette tentative fait suite à un long conflit entre Macron et le parti de gauche ainsi que ses alliés écologistes, socialistes et communistes, après que le président a refusé de nommer leur candidate, Lucie Castey, au poste de Premier ministre à la suite des élections législatives indécises de juillet.
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Cette querelle pourrait-elle se transformer en une crise politique majeure ?
Bien que l’alliance « Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale » dirigée par le parti ait remporté le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale, elle n’a pas réussi à obtenir la majorité nécessaire au Parlement, ce qui a conduit à une division majeure entre la gauche, les centristes de Macron et le Rassemblement national d’extrême droite. Dans ce contexte, les députés de « La France Insoumise » ont présenté un projet de résolution pour la destitution du président, affirmant que « l’Assemblée nationale et le Sénat doivent défendre la démocratie contre les tendances autoritaires du président ».
Mais le parti a-t-il une réelle chance de réussir cet objectif ?
Les défis auxquels le parti est confronté sont énormes ; toute tentative de destitution du président, selon l’article 68 de la Constitution française, nécessite l’approbation des deux tiers des membres de l’Assemblée nationale et du Sénat réunis. Ce chiffre semble difficile à atteindre dans la situation actuelle.
Quels sont les fondements constitutionnels sur lesquels repose le parti ?
Le parti « La France Insoumise » affirme que le président Macron n’a pas le droit de « faire des compromis politiques », en référence à ses efforts répétés depuis juillet pour trouver un Premier ministre qui fasse consensus. Cependant, de nombreux experts constitutionnels estiment que la Constitution de la Cinquième République, rédigée en 1958 en supposant que le système électoral produirait une majorité claire, ne donne pas de directives claires sur la marche à suivre en cas de blocage parlementaire.
Ce mouvement représente-t-il une véritable menace pour la stabilité des institutions françaises ?
Macron a justifié son refus de nommer Castey en affirmant que la stabilité institutionnelle est son devoir principal en tant que président. Néanmoins, la question reste de savoir si cette justification est suffisante pour apaiser une opposition croissante, et si ce conflit pourrait affecter la stabilité du système politique français à long terme.
En conclusion, cette tentative sera-t-elle simplement un nouveau chapitre dans le conflit politique ou le début d’un changement majeur dans le paysage politique français ?