Le rapprochement militaire entre le Maroc et l’Éthiopie – Une frappe décisive contre les séparatistes ?
Nous avons récemment assisté à un rapprochement significatif entre le Royaume du Maroc et la République fédérale démocratique d’Éthiopie, un rapprochement qui s’étend au domaine militaire et sécuritaire. Mais cela signifiera-t-il la fin des séparatistes ? Et comment cette relation influencera-t-elle la scène régionale ?
La question qui se pose : Ce partenariat militaire pourrait-il entraîner un changement radical dans la position de l’Éthiopie sur la question du Sahara marocain, notamment avec la possibilité de retirer la reconnaissance du « Polisario » ? Si cela se concrétise, ce serait comme un but en or qui scelle la victoire en faveur de Rabat.
Le récent rapprochement entre Rabat et Addis-Abeba n’est pas le fruit du hasard, mais l’aboutissement d’une longue coopération économique et politique. Depuis la visite du roi Mohammed VI en Éthiopie en 2016, qui a marqué le début d’un partenariat durable entre les deux pays, nous assistons aujourd’hui à la concrétisation de cet accord sur le terrain dans plusieurs domaines, y compris la coopération militaire.
Les points clés :
- Ce rapprochement rapprochera-t-il l’Éthiopie du Maroc dans la question du Sahara ? Cette question pèse lourdement dans la balance des relations régionales, notamment face aux défis sécuritaires croissants dans la région.
- Comment les alliances en Afrique seront-elles affectées par ce rapprochement ? Et cette nouvelle coopération aura-t-elle un impact sur les relations du Maroc avec d’autres pays, comme l’Égypte, qui surveille de près les mouvements d’Addis-Abeba dans le contexte de la crise du barrage de la Renaissance ?
Dans ce contexte, il est important de noter que l’Éthiopie a historiquement été un fervent soutien du Front « Polisario ». Mais avec l’évolution des circonstances politiques au cours de la dernière décennie, et avec l’émergence de la diplomatie marocaine comme un acteur clé sur le continent, il semble qu’Addis-Abeba réévalue sa position.
Cette coopération sécuritaire pourrait-elle être la clé qui ouvre une nouvelle ère dans les relations maroco-éthiopiennes ? Les experts estiment que ce partenariat pourrait entraîner des changements significatifs dans l’équilibre des pouvoirs régionaux.
D’autre part, il est impossible d’ignorer les réactions en Égypte. La récente initiative marocaine pourrait susciter des inquiétudes au Caire, surtout dans un contexte de tensions entre l’Égypte et l’Éthiopie concernant le barrage de la Renaissance. Cependant, l’expert militaire Ihssan Hafizi souligne que le Maroc n’est pas une partie tierce dans ce conflit, mais cherche à renforcer ses relations bilatérales sans nuire aux intérêts de l’Égypte.
Ce rapprochement militaire entre le Maroc et l’Éthiopie sera-t-il le coup décisif qui scelle la victoire en faveur de Rabat ? Ou y aura-t-il d’autres rounds à venir sur la scène diplomatique africaine ? Seul le temps nous le dira.
Addis-Abeba a reconnu pour la première fois le Front Polisario en 1979, sous le régime communiste de Mengistu Haile Mariam, et est restée l’un de ses principaux partisans avant que le niveau de soutien ne ralentisse au cours de la dernière décennie, période qui a coïncidé avec l’intrusion de la diplomatie marocaine dans les bastions du Front sur le continent, suite au grand changement qu’a connu son discours, qui a orienté la boussole de Rabat non seulement vers l’Afrique de l’Ouest, mais aussi vers l’Afrique centrale et orientale.
Il convient de rappeler que l’Éthiopie a été l’un des plus fervents partisans du retour du Maroc à l’Union africaine, dont elle abrite le siège. Elle est restée politiquement engagée dans une position équilibrée concernant le conflit régional sur le Sahara marocain, tout en se tenant à l’écart de l’axe dirigé par l’Algérie et l’Afrique du Sud au sein du bloc régional. Cela fait de ce nouveau rapprochement militaire et sécuritaire une source de grande inquiétude pour les ennemis des intérêts du Royaume, et un pas positif important qui pourrait rapprocher les points de vue sur la question du Sahara dans le cadre de ce qu’on appelle la « diplomatie militaire et sécuritaire ».
Ainsi, le rapprochement militaire entre les deux pays, récemment annoncé, constituera une porte d’entrée pour renforcer la coopération politique et diplomatique, ainsi que pour consolider la stabilité sur le continent, d’autant plus que les forces armées du Royaume du Maroc participent aujourd’hui à plus de cinq missions de maintien de la paix de l’ONU.
