Dans un contexte de changements géopolitiques majeurs dans la région arabe, les relations maroco-syriennes émergent comme l’un des dossiers qui soulèvent des questions sur la possibilité de dépasser les différends du passé et d’ouvrir une nouvelle page. Après la chute du régime de Bachar el-Assad et l’arrivée d’un nouveau régime au pouvoir en Syrie, Hafid El Zahri, chercheur en études politiques et internationales, estime que les relations entre Rabat et Damas « tendent vers plus de clarté », notamment en raison de la volonté du nouveau régime syrien de reconstruire des ponts de confiance avec le Maroc. Mais ces relations peuvent-elles surmonter les dossiers en suspens, notamment la question du Sahara marocain ? Cet article analyse les dimensions de ce dossier sensible et soulève des questions sur l’avenir des relations entre les deux pays.
Les relations maroco-syriennes : un historique de tensions
Pendant des décennies, les relations entre le Maroc et la Syrie ont été marquées par des tensions, notamment depuis les années 1970 lorsque le régime syrien dirigé par Hafez el-Assad s’est aligné avec l’Algérie et la Libye pour soutenir le Front Polisario, affectant négativement les relations bilatérales. Ces tensions ont atteint leur paroxysme au cours de la dernière décennie, lorsque le Maroc a fermé son ambassade à Damas en 2012 en raison de l’escalade sanglante en Syrie et du soutien du régime syrien au Polisario.
Questions qui se posent :
- Comment la position de l’ancien régime syrien sur la question du Sahara a-t-elle affecté les relations avec le Maroc ?
- Le nouveau régime syrien peut-il changer de position sur cette question ?
- Quels sont les facteurs qui pourraient pousser Damas à reconsidérer ses alliances régionales ?
Le nouveau régime syrien : une volonté de changement ?
Avec la chute du régime de Bachar el-Assad et l’arrivée d’un nouveau régime au pouvoir, des signes montrent que Damas souhaite reconstruire ses relations avec les pays arabes, y compris le Maroc. Hafid El Zahri estime que le nouveau régime a l’intention d’ouvrir une nouvelle page avec Rabat, notamment en raison de sa volonté de réintégrer la Syrie dans son giron arabe.
Analyse des signaux :
- Message de félicitations du roi Mohammed VI : Le monarque marocain a envoyé un message de félicitations au président syrien par intérim Ahmed Charaf, reflétant de bonnes intentions de la part du Maroc.
- Contacts diplomatiques : Des échanges ont eu lieu entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, mais ils n’ont pas encore abouti à la réouverture de l’ambassade marocaine à Damas.
- Position sur la question du Sahara : El Zahri estime qu’un changement de position du régime syrien sur cette question serait la clé pour améliorer les relations.
Questions critiques :
- Le nouveau régime syrien peut-il abandonner son soutien au Polisario ?
- Quels avantages le régime syrien pourrait-il tirer d’une amélioration de ses relations avec le Maroc ?
- Comment le Maroc peut-il tirer profit de ces changements pour renforcer sa position internationale ?
La question du Sahara : le dossier le plus complexe
La question du Sahara reste le facteur le plus influent dans les relations maroco-syriennes. L’ancien régime syrien était l’un des principaux soutiens du Polisario, ce qui a fait de ce dossier un obstacle majeur à toute amélioration des relations bilatérales. El Zahri estime qu’un changement de position du régime syrien sur cette question est nécessaire pour ouvrir une nouvelle page.
Analyse de la position :
- Appels en Syrie : Certaines factions syriennes, comme le Front de salut national, ont appelé le nouveau régime à rompre ses relations avec le Polisario et à reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
- Position internationale : Le Maroc considère la question du Sahara comme « la boussole de sa politique étrangère », comme l’a décrit le roi Mohammed VI, ce qui rend tout changement de position de Damas d’une grande importance.
Questions en suspens :
- Le nouveau régime syrien peut-il abandonner son soutien au Polisario sous la pression de l’intérêt national ?
- Comment le Maroc peut-il exploiter cette opportunité pour renforcer sa position dans les arènes internationales ?
- Quelles mesures concrètes les deux pays peuvent-ils prendre pour surmonter ce dossier en suspens ?
Perspectives de coopération future : des domaines prometteurs
Malgré les défis, les chercheurs estiment qu’il existe des domaines prometteurs de coopération entre le Maroc et la Syrie, notamment dans les domaines de la sécurité et de l’économie. Le Maroc, qui possède une grande expérience dans la lutte contre le terrorisme, pourrait être un partenaire important pour le nouveau régime syrien dans ce domaine. De plus, les deux pays pourraient coopérer dans des domaines tels que l’agriculture, les infrastructures et la santé.
Analyse des opportunités :
- Coopération sécuritaire : Le Maroc pourrait fournir un soutien technique et de formation au régime syrien dans la lutte contre le terrorisme.
- Reconstruction : Le Maroc possède une grande expertise dans des domaines tels que la formation professionnelle et l’agriculture, ce qui en fait un partenaire potentiel pour la reconstruction de la Syrie.
- Échanges culturels : Les deux pays pourraient renforcer leurs relations culturelles et éducatives dans le cadre des efforts pour reconstruire la confiance.
Conclusion : vers des relations plus claires
Dans un contexte de changements géopolitiques majeurs dans la région, les relations maroco-syriennes émergent comme l’un des dossiers susceptibles de connaître un tournant majeur. Malgré les défis, notamment en ce qui concerne la question du Sahara, il existe des signes positifs de la volonté des deux parties d’ouvrir une nouvelle page. Cependant, le succès de ces efforts dépendra de la capacité des deux pays à surmonter les dossiers en suspens et à construire des relations basées sur des intérêts communs et un respect mutuel.
Dernières questions en attente de réponse :
- Les relations maroco-syriennes peuvent-elles dépasser l’héritage du passé ?
- Quelles mesures concrètes les deux pays doivent-ils prendre pour atteindre cet objectif ?
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Comment le Maroc peut-il tirer profit de ces changements pour renforcer sa position régionale et internationale ?
