Dans le cadre des récentes nominations effectuées par le roi Mohammed VI, un groupe de nouveaux ambassadeurs a été désigné, parmi lesquels Ahmed Reda Chami, Fatihah Layadi et Othman El Ferdaous.
Ces nominations représentent une opportunité de renouveler l’élite diplomatique, mais elles soulèvent des questions sur la compatibilité de ces choix avec le principe de compétence et sur la manière dont ils reflètent les loyautés partisanes et syndicales.
Compétence vs loyauté partisane
La question des nominations à des postes supérieurs est controversée, car elle mêle des facteurs de compétence avec des considérations partisanes.
Alors que le monde contemporain exige des dirigeants diplomatiques qualifiés, capables de s’adapter aux nouveaux défis, la loyauté partisane joue souvent un rôle plus important dans la prise de décision.
Par exemple, Ahmed Reda Chami, actuellement président du Conseil économique, social et environnemental, a été nommé ambassadeur auprès de l’Union européenne. Mais ce choix reflète-t-il sa compétence dans le domaine diplomatique, ou s’inscrit-il dans une stratégie du parti pour garantir la représentation de ses intérêts dans les institutions de l’État ?
Les orientations partisanes dans les nominations
La méthode de sélection des candidats aux postes d’ambassadeurs semble dépendre de la loyauté partisane, les candidats des partis dominants étant privilégiés. Cela suggère l’existence d’un réseau de relations basé sur l’appartenance politique plutôt que sur les qualifications des individus.
Dans ce contexte, divers mécanismes sont utilisés pour orienter les choix, notamment la modification des conditions de candidature afin qu’elles conviennent à ceux qui possèdent les loyautés requises.
Cette approche reflète l’incapacité des institutions étatiques à s’ouvrir aux compétences non liées aux partis, ce qui entrave le développement de la performance administrative et exacerbe la frustration des citoyens.
Loyauté idéologique et diversité des choix
La loyauté partisane dépasse parfois la simple appartenance politique pour inclure la loyauté idéologique. Les individus sont choisis en fonction de leurs orientations politiques plutôt que de leur capacité à répondre aux exigences du poste.
Par exemple, les candidats dont l’appartenance idéologique ne correspond pas aux orientations des responsables sont écartés, renforçant ainsi la méfiance à l’égard des nominations et augmentant le sentiment de frustration parmi les jeunes et la société en général.
Impact des nominations sur la compétence générale
Ces nominations constituent un obstacle au développement des compétences de l’État, les véritables talents étant marginalisés au profit des loyautés partisanes.
Ce type de nominations renforce l’image des institutions étatiques comme des outils au service des partis plutôt que comme des organes œuvrant pour l’intérêt du pays et de ses citoyens.
Conclusion
Les récentes nominations dans le corps diplomatique marocain posent de grands défis en termes de compétence et de loyauté. Il est nécessaire de revoir les mécanismes de nomination afin de garantir un équilibre entre qualifications, compétences et considérations partisanes, pour atteindre les objectifs stratégiques de l’étape actuelle.
La réussite dans ce domaine dépendra de la capacité du Maroc à surmonter les obstacles liés à la loyauté et aux considérations partisanes, en vue d’établir un système administratif qui assure l’égalité des chances et renforce le progrès et l’innovation.