Dans un contexte diplomatique complexe et chargé de tensions, la France a envoyé sa conseillère spéciale en Algérie après ce que la presse algérienne a qualifié de « péché capital » – sa reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
Cette initiative soudaine de la France soulève des questions sur sa position : cherche-t-elle à jouer sur les deux tableaux entre les deux voisins rivaux, le Maroc et l’Algérie ? Ou bien cette reconnaissance s’inscrit-elle dans une stratégie plus large servant les intérêts de Paris dans la région maghrébine ?
Les récents mouvements ont révélé une urgence française à rétablir les relations avec l’Algérie. Cependant, l’Algérie semble réorganiser ses cartes diplomatiques après son isolement croissant dû à sa position rigide sur la question du Sahara.
Que réserve l’avenir ? L’Algérie parviendra-t-elle à revenir sur la scène internationale en reconstruisant des ponts avec Paris ?
L’envoi par la France d’une conseillère spéciale au président algérien Abdelmadjid Tebboune, juste après son renouvellement de mandat, peut être perçu comme un signal fort de la volonté de Paris de réorganiser ses relations avec l’Algérie, après les tensions causées par la reconnaissance du Sahara marocain.
Mais la France cherche-t-elle vraiment à ménager la chèvre et le chou ? Ou bien essaie-t-elle simplement de préserver ses intérêts stratégiques dans la région sans perdre aucun des deux partenaires ?
Il semble que Paris ait décidé de jouer sur les deux tableaux : d’une part, elle reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara pour réaliser des gains économiques importants via des investissements dans le sud marocain, et d’autre part, elle ne souhaite pas perdre l’Algérie comme acteur régional clé, notamment dans le domaine énergétique et sécuritaire.
L’Algérie, sentant le poids de son isolement régional dû à son soutien au Front Polisario, n’a plus le luxe d’ignorer la France ou de sacrifier sa place dans les relations bilatérales.
Le président Tebboune fait face à de grands défis, non seulement dans ses relations avec les États du Golfe qui soutiennent ouvertement le Maroc, mais aussi dans sa capacité à redéfinir les relations avec des puissances comme la France, qui a manifesté son intérêt pour renforcer la coopération économique avec Rabat au détriment de l’Algérie.
Dans ce contexte, la question centrale demeure : l’Algérie réussira-t-elle à gérer ce dossier diplomatique complexe ? Ou sera-t-elle contrainte de s’adapter à la nouvelle donne imposée par la France avec son soutien au Maroc ?
Les relations entre l’Algérie et la France n’ont pas quitté le terrain des tensions depuis longtemps, avec des dossiers sensibles comme celui de la mémoire et les demandes algériennes de restitution de certains biens historiques. Pourtant, il semble qu’il y ait une volonté de réajuster le cap diplomatique afin d’éviter davantage d’escalade.
Mais la France cherche-t-elle à jouer un jeu d’équilibriste entre ses intérêts avec l’Algérie ? Ou ce rapprochement est-il une tactique temporaire qui ne reflète pas un changement stratégique à long terme ?
À la lumière de ces mouvements, l’équation reste complexe. La France cherche à tirer parti de ses intérêts dans la région sans sacrifier ses relations avec le Maroc ou l’Algérie, tandis que l’Algérie se trouve dans une position difficile, nécessitant de reconstruire ses relations extérieures détériorées.
Les prochains jours révéleront les orientations des deux parties, mais une chose est sûre : ces manœuvres reflètent un état de tension politique difficile à masquer.