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lundi, juin 30, 2025

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Quand le ministre Bourita ignore les solutions : d’un projet d’intégration des migrants africains abandonné au chaos dans les rues marocaines

La ville de Casablanca a récemment été le théâtre de tensions sécuritaires provoquées par des migrants originaires de pays d’Afrique subsaharienne. Ces incidents ont suscité une vague d’indignation parmi les habitants de la capitale économique, relançant le débat sur l’efficacité des politiques publiques de gestion migratoire, notamment en matière de sécurité publique et d’intégration humaine.

Entre les droits garantis par la Constitution marocaine et les directives royales favorisant l’intégration des migrants, et les actes de violence enregistrés dans des quartiers comme Sidi Bernoussi, une question se pose : qui est responsable de cette situation ? Et qui profite de ce désordre, dans un contexte de faible coordination institutionnelle et d’absence de veille communautaire ?

Des politiques d’intégration transformées en vide organisationnel

Les scènes de violence circulant sur les réseaux sociaux révèlent une crise structurelle dans la gestion des migrations urbaines.

De nombreux migrants en situation irrégulière se retrouvent dans une précarité extrême, sans véritable programme d’intégration ni suivi, ce qui crée un vide juridique et sécuritaire exploité par des individus hors-la-loi.

Aziz Chaaïq, acteur associatif à Sidi Bernoussi, souligne que certains quartiers sont devenus le théâtre de conflits réguliers causés par des comportements individuels de migrants sans papiers, générant anxiété et tension sociale parmi les résidents, pris en étau entre droit au voisinage et sécurité personnelle.

Faute de politiques locales anticipatives, ces confrontations se transforment en sources de conflit permanent, mettant les autorités devant une équation complexe : comment garantir la sécurité sans porter atteinte aux droits humains ?

Une responsabilité partagée entre absence de planification et faiblesse de la gouvernance

Les critiques visent aussi les autorités locales, accusées de manque de vision et de retard dans leurs réactions. Plusieurs acteurs civiques estiment que les communes et préfectures n’assurent pas leur rôle, en raison d’un manque de coordination avec les forces de l’ordre et les associations spécialisées.

Mehdi Lemina, membre de l’Association Défi pour l’Égalité et la Citoyenneté, estime que ces incidents sont le fruit direct du laxisme sécuritaire. Il appelle à une application rigoureuse de la loi à l’égard des fauteurs de troubles, tout en respectant les engagements internationaux du Maroc en matière de droits des migrants.

Il précise : « Accorder des droits aux migrants ne signifie pas tolérer des comportements illégaux. Le respect des droits doit aller de pair avec l’obligation de respecter les normes de vie civique. »

À qui profite le désordre ? Échec de politique ou chaos voulu ?

Faute de données officielles précises sur le nombre de migrants en situation irrégulière à Casablanca, les spéculations et inquiétudes se multiplient, alimentant parfois des discours xénophobes. Mais ces craintes trouvent racine dans le sentiment d’abandon ressenti par les citoyens, face à une situation mal encadrée.

La question fondamentale reste posée : assistons-nous à l’échec de la politique nationale d’intégration des migrants, ou à une instrumentalisation volontaire du chaos pour des intérêts politiques ou économiques ?

Un projet ignoré depuis 2017 : quand l’État néglige ses propres opportunités

En 2017, la RAPMME a proposé un projet concret : un Centre marocain-africain d’accueil, de formation et d’intégration pour les migrants. Ce projet, soutenu par des acteurs associatifs et adressé formellement au ministère des Affaires étrangères, n’a jamais reçu de suite, malgré la promesse d’examen.

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Aujourd’hui, sept ans plus tard, aucune réponse. Pendant ce temps, le Maroc reçoit annuellement près de 145 millions d’euros de l’Union européenne pour la formation et l’intégration des migrants subsahariens. Où va cet argent ? Qui le gère ? Et pourquoi ignorer des solutions déjà prêtes sur la table ?

Vers une politique migratoire équitable et organisée

Il est urgent que l’État marocain engage une révision stratégique de sa politique migratoire, afin d’assurer un équilibre entre droits humains et sécurité. Cela passe par l’implication des collectivités locales, la transparence des chiffres, et des programmes réels d’intégration économique et éducative.

À défaut, c’est la population marocaine qui continue à payer le prix d’une vision politique absente. Alors, le ministère de Nasser Bourita assumera-t-il sa part de responsabilité ?

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