Malgré les cris des députés de l’opposition qui dévoilent la cupidité de certains responsables et mettent en lumière le chaos et la corruption qui rongent les institutions de l’État, la vérité la plus étrange reste qu’il n’y a pas de sage dans ce pays pour mettre fin à cette pagaille. À chaque nouvelle affaire, les responsables se précipitent à justifier leurs positions ou à fuir la responsabilité, tandis que le citoyen ordinaire en paie le prix, tant sur le plan financier que moral. Dans ce chaos, tout le monde se demande : Jusqu’à quand le peuple marocain devra-t-il attendre un véritable changement dans un contexte où la volonté politique fait défaut ? Et y a-t-il un sauveur pour mettre un terme à cette descente aux enfers ?
Dans une déclaration controversée, Rachid Hamouni, député et chef du groupe du Parti du Progrès et du Socialisme (opposition), a accusé le gouvernement d’avoir détourné plus de 43 milliards de dirhams de l’argent public, en référence au soutien aux moutons de l’Aïd et aux exonérations douanières. Ces propos, qui ont secoué la scène politique, soulèvent des questions gênantes : Où est passé cet argent ? Les citoyens en ont-ils vraiment bénéficié ? Et pourquoi refuse-t-on la création de commissions d’enquête parlementaires ?
Les accusations explosives : des aides à l’Aïd aux exonérations fiscales
Hamouni a présenté des documents à l’appui de ses allégations :
Le programme de soutien à l’Aïd (2023–2024) :
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437 millions de dirhams ont été déboursés en tant que subventions directes pour l’achat de moutons (environ 500 dirhams par tête).
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Pourtant, les prix sur le marché sont restés élevés (entre 2000 et 4000 dirhams par mouton), ce qui indique que les citoyens n’en ont pas profité, et que les intermédiaires et spéculateurs ont capté les fonds.
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Hamouni s’interroge : « Où est passé cet argent ? Qui en a profité ? »
Les exonérations douanières sur la viande importée :
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Selon lui, l’État a perdu 13 milliards de dirhams en exonérations douanières, censées lutter contre la flambée des prix.
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Or, les prix n’ont pas baissé, laissant penser que les importateurs ont conservé les marges, sans répercuter la baisse sur les consommateurs.
Contexte politique : Pourquoi bloque-t-on les commissions d’enquête ?
Hamouni affirme que la majorité parlementaire, qui soutient le gouvernement, refuse systématiquement la création de commissions d’enquête, malgré le droit constitutionnel (article 67).
Des interrogations s’imposent :
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La majorité craint-elle de révéler un scandale financier ?
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Pourquoi les demandes de transparence sont-elles ignorées ?
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Existe-t-il une collusion entre certaines élites politiques et économiques ?
Dimensions économiques et sociales : un peuple qui paie le prix fort
Cherté de la vie vs. soutien public :
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Malgré les milliards dépensés, le prix du kilo de viande rouge dépasse 150 dirhams, aggravant la souffrance des familles marocaines.
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La grande contradiction : l’argent public est utilisé, mais ce sont des réseaux d’accapareurs qui en tirent profit.
L’échec des politiques publiques :
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Ce scandale illustre l’absence de contrôle sur les programmes de subventions, comme dans le cas de la farine subventionnée (« bon »), détournée vers des marchés parallèles.
Conséquences politiques : un test pour la crédibilité du système
L’opposition monte au créneau :
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Le PPS, parti de gauche, tente de capitaliser sur ce scandale, après ses pertes électorales.
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Mais la question demeure : peut-il prouver ses accusations avec des preuves irréfutables ?
Le silence du gouvernement :
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Aucun responsable gouvernemental n’a encore apporté de réponse détaillée, renforçant le sentiment d’opacité.
Le rôle de la monarchie :
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Le roi Mohammed VI a appelé dans un discours à protéger les deniers publics et combattre la rente, ce qui met le gouvernement dans une position délicate si les accusations sont fondées.
Conclusion : Vers la vérité ou l’enterrement d’un scandale ?
Ce dossier n’est pas une simple polémique politique, il touche au sort de milliards de dirhams censés soulager les citoyens en période de crise.
Les enjeux :
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La transparence sur l’utilisation des fonds publics.
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Le rôle de contrôle du Parlement.
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La pression de l’opinion publique pour réclamer des comptes.
La question centrale : cette affaire mènera-t-elle à une enquête judiciaire sérieuse, ou finira-t-elle dans les tiroirs, comme d’autres scandales passés ?
La réponse pourrait bien conditionner la confiance des Marocains dans leurs institutions.