Depuis sa première campagne présidentielle en 2016, Donald Trump a fait de la question de l’immigration et de la construction du mur frontalier un élément central de son discours populiste, affirmant que le Mexique est une source majeure de criminalité et de trafic de drogue.
Aujourd’hui, alors qu’il est de retour dans la course présidentielle, ce discours demeure omniprésent, ce qui a poussé Sheinbaum, première femme présidente du Mexique et issue d’une famille juive, à lui répondre par un discours mettant en évidence les nouveaux rapports de force dans le monde.
Son message est clair : le monde a changé. Les États-Unis ne peuvent plus imposer leur vision économique et politique à leur guise. Les consommateurs du monde entier disposent aujourd’hui d’alternatives et peuvent facilement se passer des produits et services américains au profit d’options européennes ou asiatiques. Toute politique isolationniste américaine pourrait donc avoir des répercussions négatives sur l’économie américaine elle-même.
L’économie américaine face à la nouvelle mondialisation
Si Trump pense pouvoir imposer ses politiques économiques sans conséquences à l’échelle mondiale, Sheinbaum met en lumière la fragilité de cette approche. Elle souligne que les États-Unis ne sont plus les seuls acteurs du marché et que les consommateurs mondiaux ont accès à des produits alternatifs plus performants dans des domaines comme la technologie, l’automobile, le divertissement, le tourisme et même l’alimentation.
Mais jusqu’à quel point le Mexique et le reste du monde peuvent-ils réellement affecter l’économie américaine ?
- Dans le secteur de la technologie, Apple n’a plus le monopole, avec la montée en puissance de géants asiatiques comme Samsung et Huawei.
- Dans l’industrie automobile, Ford et Chevrolet sont de plus en plus concurrencées par Toyota, Hyundai, BMW et Renault.
- Dans le secteur du divertissement, Hollywood n’est plus l’unique référence, face à la montée des productions européennes et latino-américaines.
- Même dans la restauration rapide, McDonald’s et KFC doivent faire face à de nombreuses alternatives locales et plus saines à travers le monde.
Le monde peut-il se passer des États-Unis ?
Bien que les arguments avancés par Sheinbaum soient pertinents, la question demeure : les États-Unis restent-ils indispensables à l’économie mondiale ? Si leur influence diminue, leur pouvoir économique demeure significatif. L’avenir nous dira si les menaces protectionnistes de Trump pourront être contrecarrées par une reconfiguration des équilibres mondiaux.