La visite de Staffan de Mistura, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, aux camps de Tindouf intervient après sa rencontre avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, dans le cadre d’une nouvelle tournée visant à recueillir des points de vue sur le conflit du Sahara occidental, avant de présenter son rapport tant attendu devant le Conseil de sécurité.
Lors d'une réunion avec M. Staffan De Mistura, Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara, M. Nasser Bourita a réitéré les 4 fondamentaux de la position du Maroc au sujet du Sahara marocain, tels que définis par SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste ⬇️ pic.twitter.com/E59aj8hB8S
— Maroc Diplomatie 🇲🇦 (@MarocDiplomatie) September 30, 2024
Ce rapport revêt une grande importance, car il intervient dans un contexte de développements diplomatiques rapides et de succès du Maroc dans la mobilisation du soutien international à l’initiative d’autonomie comme solution durable au conflit.
Visite de Tindouf : Recueillir des avis ou renforcer les positions ?
Lors de sa visite à Tindouf, De Mistura a rencontré les dirigeants du Front Polisario, dont son chef Brahim Ghali, afin d’écouter leurs points de vue. Néanmoins, des questions subsistent quant à l’impact de ces réunions sur l’évolution du conflit, d’autant plus que l’Algérie continue de soutenir le front séparatiste malgré ses affirmations répétées selon lesquelles elle n’est pas une partie directe.
L’Algérie : Une position complexe
L’Algérie a toujours adopté une position complexe face au conflit, affirmant être un « observateur », mais les pressions internationales croissantes poussent vers un rôle plus important dans les solutions politiques. Les rapports de l’ONU soulignent de plus en plus le rôle direct de l’Algérie dans le conflit. Le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé l’Algérie à s’engager activement dans les négociations.
La Mauritanie : Une neutralité menacée de changement ?
D’autre part, la Mauritanie continue de s’en tenir à une position de « neutralité positive », mais les événements récents indiquent un changement possible. Le dernier discours du président mauritanien devant l’Assemblée générale des Nations Unies a donné des signes de soutien implicite à la marocanité du Sahara, ce qui a irrité l’Algérie et le Front Polisario. Ce changement se poursuivra-t-il, et quel sera son impact sur l’équilibre régional des forces ?
Le Maroc : Diplomatie silencieuse ou stratégie décisive ?
Le Maroc, de son côté, poursuit sa politique de dialogue et de solutions pacifiques, affirmant que l’initiative d’autonomie est la solution réaliste et durable au conflit. Le Maroc a renforcé sa position diplomatique avec un soutien solide de pays majeurs comme les États-Unis, la France et l’Espagne, ainsi que de nombreux pays africains et asiatiques qui voient de plus en plus l’autonomie comme une solution appropriée.
Avec cet élan diplomatique, la question se pose : le Maroc pourra-t-il orienter le conflit vers une résolution pacifique, ou reste-t-il encore un long chemin à parcourir pour que les parties parviennent à une solution ?
Conclusion : Le conflit est-il en voie de résolution ?
La question la plus importante demeure : sommes-nous à la veille de la fin d’un conflit de plusieurs décennies, ou ce cycle sera-t-il ajouté à la liste des tentatives précédentes qui n’ont pas abouti aux progrès souhaités ? Le prochain rapport de l’ONU pourrait apporter des réponses, mais cela dépend de l’engagement des parties, en particulier de l’Algérie et du Front Polisario, à l’esprit de consensus et à la légitimité internationale.
Questions ouvertes Dans quelle mesure le prochain rapport de l’ONU peut-il contribuer à résoudre le conflit ? Et l’Algérie et le Front Polisario seront-ils prêts à s’engager dans un consensus international pour une solution finale et durable au conflit artificiel sur le Sahara marocain ?